Thomas Robinet, du gymnase de Saint-Pierre aux sommets du football néerlandais

S’il affonte désormais l’Ajax, Feyenoord ou encore le PSV Eindhoven chaque week-end, Thomas Robinet a touché ses premiers ballons sur les terrains de Saint-Pierre-de-Chandieu. Retour sur le parcours de cet enfant du village devenu footballeur professionnel.

Thomas Robinet n’a pas mis bien longtemps avant de trouver sa vocation. Très tôt, avant même d’avoir l’âge de prendre sa première licence au sein d’un club, son père, alors joueur au FCOC, lui a transmis sa passion inconditionnelle pour le ballon rond. “Mon papa jouait au foot et je pense que naturellement, j’ai commencé à jouer aussi”, nous indique Thomas avant de poursuivre : “J’ai commencé vraiment très tôt, je ne me rappelle pas de m’être posé la question de savoir si je voulais faire du foot ou non, c’était naturel.”

“Des supers souvenirs de tournois au gymnase de Saint-Pierre”

Saint-Pierre-de-Chandieu : le point de départ de cette aventure, ballon au pied, qui, plus de vingt-cinq ans plus tard, n’a jamais cessé. “J’ai commencé à Saint-Pierre, mais de manière non-officielle parce que j’étais trop petit pour avoir une licence. Comme mon papa jouait dans le club du village, je trainais souvent au stade, donc on peut dire que j’ai commencé là”, précise Thomas. “J’ai des supers souvenirs de tournois au gymnase à Saint-Pierre avec les potes de l’école. Il doit me rester pas mal de vidéos et de photos”, enchaine-t-il.

Thomas Robinet sous les couleurs du FCOC lors d’un tournoi en salle.

Quelques mois après ces premiers souvenirs dans le gymnase local, c’est du côté de l’Olympique Lyonnais que Thomas Robinet a pris sa première licence. “J’ai officiellement commencé le foot à l’OL. C’est une superbe expérience, la meilleure école dans la région et même en France”, se souvient-il avant d’enchaîner : “J’étais petit, à cet âge-là, le football reste de l’amusement, mais c’est vrai que tu apprends plus rapidement dans ce genre de structure. Là-bas aussi, on a fait des tournois magnifiques.”

Non-conservé par le septuple champion de France à l’âge de 11 ans, Thomas a ensuite intégré l’un des clubs les plus reconnus de la région en matière de formation. “J’ai été remercié donc je suis allé à l’AS Saint-Priest. Et après quelques mois, j’ai été sollicité pour faire des essais, et c’est là que je me suis rendu compte que le foot, ce n’était pas que de l’amusement, que ça pouvait devenir sérieux.” Suite à ces essais concluants, le Saint-Pierrard a intégré le pôle espoirs de Dijon pendant deux saisons, avant de rejoindre le prestigieux centre de formation du FC Sochaux-Montbéliard.

Thomas Robinet (en haut à droite), sous les couleurs de l’Olympique Lyonnais.

La vie en centre de formation, puis le monde professionnel

À 13 ans, Thomas Robinet se retrouve donc à plus de trois heures et demi de route des ruelles de Saint-Pierre-de-Chandieu, où vivent ses proches, pour tenter de réaliser son rêve dans l’un des tous meilleurs centres de formation du pays. “Mentalement, ce n’est pas facile de partir de la maison. On a vécu des périodes difficiles avec ma famille mais ils m’ont toujours soutenu. Ça m’a beaucoup aidé à évoluer et à me sentir bien, même si je n’étais pas à la maison.”, indique-t-il.

Des sacrifices qui en valaient assurément la peine. En plus d’avoir rencontré celle qui deviendra par la suite sa compagne, Thomas Robinet a pu accomplir l’un de ses rêves d’enfant en terres sochaliennes, avec la signature de son premier contrat professionnel en 2016 : “La vérité, c’est que tu ne te rends pas vraiment compte quand tu montes avec les pros parce que c’est la suite logique. Tout va tellement vite que tu ne réalises pas trop. Avec du recul, c’était une belle époque dans un club extraordinaire. J’ai vécu de supers moments avec notamment une épopée en demi-finale de Coupe de France, avec des matchs contre Monaco, Paris, Marseille… Sans oublier la victoire en Gambardella. C’est un souvenir marquant de mon passage à Sochaux.”

Thomas Robinet vainqueur de la Gambardella en 2015 avec Sochaux, aux côtés d’un certain Marcus Thuram (à sa gauche).

Au cours des années suivantes, Thomas Robinet a ensuite accumulé de l’expérience en National, dans les rangs de Villefranche-Beaujolais, du Stade Lavallois et enfin de Chateauroux, où il a terminé la saison 2021/22 en tant que quatrième meilleur buteur du championnat, avec un total de 18 buts. Des performances remarquées qui lui ont ouvert les portes du mythique AS Nancy-Lorraine, avant de rejoindre Almere City, en première division néerlandaise.

Une nouvelle page à écrire à l’étranger

“J’ai rejoint Almere qui me voulait déjà après la saison à Châteauroux. J’étais resté en contact avec le directeur sportif et il m’a dit qu’il me voulait toujours la saison d’après. C’était une superbe opportunité pour moi d’évoluer dans l’un des meilleurs championnats d’Europe donc je n’ai pas hésité”, nous indique-t-il. Une opportunité que Thomas Robinet a su saisir. Pour sa première saison aux Pays-Bas, il s’est imposé comme un titulaire indiscutable et est parvenu à inscrire 11 buts en 33 apparitions en championnat : “J’ai vécu une première saison extraordinaire tant sur le plan personnel que collectif. Je ne pouvais pas rêver mieux.”

Thomas Robinet sous les couleurs d’Almere City.

Et si la suite a été moins brillante pour la formation d’Almere City, reléguée en deuxième division à l’issue de la saison 2024/25, Thomas Robinet, désormais capitaine de l’équipe, reste imperturbable. “Pour le moment, mon avenir est à Almere. Je ne me pose pas trop de questions et je fais tout pour préparer au mieux les échéances à venir”, confie-t-il, avant de reconnaître qu’il reste à l’écoute des différentes opportunités : “Je reste ouvert, je n’ai pas vraiment de limite en ce qui concerne une zone géographique. J’ai une famille désormais, donc vivre de belles expériences familiales dans de beaux pays, ça peut aussi être intéressant.”

À l’approche de son 29ème anniversaire, celui qui brillait lors des tournois au gymnase de Saint-Pierre-de-Chandieu a bien grandi, et peut désormais dresser le bilan de son parcours. “Disons que je ne regrette rien. J’ai la chance de bien gagner ma vie grâce au foot, de vivre des émotions et d’en donner. C’est un privilège, donc j’en profite”, lance-t-il avant d’ajouter : “Un message pour les jeunes de l’ACH ? Prenez du plaisir. Aujourd’hui, on voit beaucoup de parents qui poussent leurs enfants à performer dès le plus jeune âge, mais c’est une grosse erreur. Jouez pour vous, pas pour vos parents. Travaillez à l’école, écoutez vos éducateurs, et si il doit y avoir une carrière plus ou moins professionnelle au bout, vous aurez le temps de vous mettre la pression pour ça. En attendant, prenez du plaisir.”

Retour en haut